Son Histoire
Cette église, bâtie au quartier de Gairaut, est fort ancienne. Elle est déjà mentionnée en 1441 comme appartenant à un noble niçois Antoine Brandis.
Cette chapelle sera entretenue par diverses grandes familles niçoises et desservie par des chapelains désignés par elles. Deux dates : 1628 sur le fronton de la porte d’entrée de l’église et 1741 sur la façade au dessus des arcades indiquent divers aménagements du bâtiment.
Le chanoine Garnier, issu d’une grande famille bourgeoise niçoise, devint curé de la cathédrale de Nice en 1735. Sous son impulsion et avec sa fortune personnelle, il fonda plusieurs œuvres pieuses et créa plusieurs succursales dans la campagne de Nice.
C’est ainsi que furent érigées, devant Maître Sauvaigo, notaire royal à Nice, le 27 avril 1772, en chapellerie, les 5 églises champêtres suivantes : Saint-Sauveur de Gairaut, Saint Pierre de l’Ariane, Sainte-Rosalie de Cimiez, Saint-Etienne à Camp Long (Longchamp) et Saint-Roch au quartier de Roquebilière.
Après la mort du chanoine Garnier (+ 4 mars 1773) les habitants de Gairaut souhaitèrent la présence d’un recteur habitant sur place. Il fallait réaménager le presbytère. Ce qui fut fait devant le notaire Laurent Dalmas, le 19 août 1775, en présence du chanoine Don Antoine-Marie Clary, recteur, Jean-louis Clary, son frère, secrétaire du Sénat de Nice, agissant au nom de la propriétaire du lieu, Marie-Marguerite Thaon, Honoré Pin et Thomas Cotto, représentant les habitants du quartier de Gairaut.
Plus tard, cette chapelle fut érigée en paroisse sous le vocable de Saint-Sauveur de Gairaut.
Depuis septembre 2001, l’église paroissiale de Gairaut fait partie de la paroisse du Bon Pasteur.
Qui est Saint Sauveur ?
Il n’y a pas à proprement parler de Saint Sauveur. C’est un des titres donnés à Jésus, le Sauveur. On a l’habitude de célébrer la fête le jour de la » Transfiguration de Jésus » sur le Mont Thabor, devant ses apôtres, Pierre, Jacques et Jean. Dans une vision, les apôtres ont vu Jésus en prière entre le prophète Elie et Moïse, pendant que la voix du Père disait : » Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé, écoutez-le « .
Dans l’église de Gairaut, derrière le maître-autel, on aperçoit un beau tableau représentant la Transfiguration.
La Saint-Sauveur est fêtée le 6 août.
Notre-Dame de la Merci
Dans l’église de Gairaut, on peut apercevoir une statue dédiée à Notre Dame de la Merci.
Ce vocable rappelle l’ordre institué par S.Pierre Nolasque( + 1256) à Barcelone pour le rachat des captifs, c’est à dire des chrétiens détenus par les Barbaresques. Les espagnols durent se battre pendant 400 ans pour chasser les Maures de leur pays (1085-1492). Les chrétiens faits captifs étaient particulièrement à plaindre. Ils étaient vendus comme esclaves aux musulmans d’Afrique. Force était alors de payer rançon pour obtenir leur délivrance.
Pierre Noslasque, inspirée par la Vierge Marie, fonda l’ordre de la Merci ou de la Rédemption ou Rachat des captifs. Aux trois vœux habituels : obéissance, pauvreté, chasteté, les mercédaires en ajoutaient un quatrième : celui de se constituer en otage, quand c’était pour eux le seul moyen d’accomplir leur mission. Grâce à l’héroïsme et la générosité des chrétiens, cette mission se poursuivit jusqu’à la disparition de la piraterie.
Pourquoi le culte de Notre Dame de la Merci à Gairaut ?
Est-ce une dévotion importée par un ancien captif délivré ou par une famille dont un des membres fut mercédaire ? Est-ce en rapport avec la victoire sur les musulmans en 1543, siège de Nice ? Nul ne peut l’affirmer. En tous cas, la fête de N.D de la Merci fut primitivement instituée pour remercier la Vierge d’avoir rendu la liberté aux prisonniers qui lui criaient Merci.
Mais chaque année, le 24 septembre (ou le dimanche le plus proche), depuis que le Pape Innocent II institua cette fête pour l’Eglise entière (1696), les Gairautins aiment venir honorer Marie pour la fête de leur quartier.
A voir aussi :
– la vue panoramique sur Nice et la Baie des anges depuis la place de l’église.
– la cascade du canal de la Vésubie.
– le cimetière avec les tombes des vieilles familles niçoises.