Chers Paroissiens,
« Cette année le temps de l’Avent sera très bref : alors ne perdons pas de temps ! » Ce slogan trouvé sur un site catholique m’a plu. En effet, cette année, l’Avent ne durera que trois semaines, du 3 au 24 décembre. Ne pas perdre de temps, alors qu’on entend souvent les gens dire qu’ils n’ont pas le temps, donne à réfléchir sur notre notion de « temps » et sur notre « emploi du temps ». Nous savons prendre du temps pour tellement de choses, certaines nécessaires, d’autres secondaires, d’autres encore superflues. Est-ce que nous savons encore prioriser ?
L’Avent nous propose de prendre du temps pour Dieu. En disant cela, c’est, en fait, prendre du temps pour soi. Car Dieu n’a besoin de rien. En prenant du temps pour Dieu, nous en prenons pour nous-mêmes et nous gagnons en qualité de vie ; elle devient plus spirituelle. Comment faire en sorte que « ce ne soit plus moi qui vive, mais le Christ qui vive en moi » (cf. St Paul aux Galates 2, 20) ?
C’est l’Espérance. « Cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout. Pour espérer, mon enfant, il faut être bien heureux, il faut avoir obtenu, reçu une grande grâce » (cf. Charles PEGUY. Le Porche du mystère de la deuxième vertu. 1912). Nous avons justement reçu la grâce qui nous rend bienheureux ; la grâce de croire en Jésus Christ, venu en notre chair nous apporter le Salut de Dieu. L’espérance nous fait garder la joie intérieure car nous savons qu’elle ne se trompe pas. Le Dieu que nous accueillerons à la crèche de Noël, est le Dieu qui nous attend aux portes du couronnement de l’espérance, « lorsque l’amour du Christ, victorieux de tout mal, triomphera de la mort » (cf. Rituel des Funérailles).
Alors, ne perdons pas de temps, afin que ce court Temps de l’Avent soit pour nous un temps de préparation à l’essentiel, un vrai temps de grâce avec le Christ en qui, seul, nous mettons notre espérance. L’Espérance chrétienne nous sauve de l’espoir humain incertain.
Abbé Jean-Paul FILIPPI